*(hors primeurs, mises en marché et actions en cours)
L’histoire des vins suisses
La Suisse possède un patrimoine viticole aussi discret que remarquable, ancré dans l’histoire depuis l’époque romaine. Des vignobles en terrasses de Lavaux aux pentes ensoleillées du Valais, les paysages viticoles suisses racontent une histoire d’adaptation, de résistance et de passion.
Une tradition viticole ancienne
La viticulture est avérée en Suisse depuis l’époque romaine. Des indices archéologiques : pépins de raisin, sarments carbonisés, faucilles vigneronnes. Autant d’indices qui attestent d’une pratique implantée dès le Ier siècle après J.-C. dans les régions propices, notamment en Valais, à Nyon ou encore dans le Tessin. Dès cette époque, et tout au long du Moyen Âge, la vigne se cultive sur des parcelles bien définies, souvent à l’abri des contraintes agraires collectives. Ce sont les abbayes, les seigneurs et plus tard les citadins fortunés qui développent les vignobles, avec un rôle déterminant des moines cisterciens dans des régions emblématiques comme Lavaux.
Les vignes sont cultivées en métayage ou dans le cadre de corvées. Dès le bas Moyen Âge, les villes, les hôpitaux (comme le Domaine Hôpital Pourtalès), puis les bourgeois acquièrent leurs propres domaines viticoles. Le vin devient un produit de consommation courante, mais aussi une source importante de redevances et de taxes. Au fil des siècles, presque chaque village possède son pressoir et contribue à une production vivante, qui reflète une culture profondément enracinée.


Un tournant critique au XIXe siècle
À la fin du XIXe siècle, la viticulture suisse traverse une crise profonde. Le mildiou, l’oïdium et surtout le phylloxéra ravagent les vignobles. À cela s’ajoute la concurrence de boissons moins coûteuses, le recul de la main-d’œuvre agricole attirée par l’industrie et l’urbanisation croissante.
Face à cette crise, la viticulture se transforme. L’introduction du greffage sur porte-greffes américains résistants permet de sauver une partie du vignoble. La Confédération soutient la reconversion par des aides financières, la création de stations de recherche et d’écoles de viticulture (comme à Lausanne, Auvernier ou Marcelin). Ce mouvement de professionnalisation permet d’envisager un avenir plus qualitatif pour la production locale.
Une renaissance vers l’excellence
Si la surface viticole suisse, estimée à 34 000 ha dans les années 1880, chute à moins de 15 000 ha au XXe siècle, la qualité prend peu à peu le pas sur la quantité. Des cantons comme le Valais (avec plus de 5000 ha en 2010), Vaud ou Genève restent les piliers de la production, tandis que le Tessin, après un long déclin, se redresse grâce au merlot et à des initiatives locales de valorisation.
Aujourd’hui, la Suisse compte environ 6 500 exploitations viticoles et sa production représente environ 4% de la valeur agricole totale. Le chasselas reste le cépage emblématique en Suisse romande, le pinot noir domine dans de nombreuses régions, tandis que le merlot rayonne au sud des Alpes. On assiste également à un retour des cépages autochtones et à un bel enthousiasme créatif chez de nombreux vignerons.
Entre protection et ouverture
Le “statut du vin” de 1953 a marqué durablement la politique viticole fédérale, en assurant une protection de la production indigène par des contingents à l’importation et des prix de référence. Cette politique évolue au fil des décennies, notamment avec l’introduction des AOC (Appellations d’origine contrôlée) dans l’ordonnance de 2007, qui rapproche la Suisse des standards européens et renforce l’identité des terroirs.

Une culture vivante
Au-delà de l’économie, le vin reste une composante forte de la culture suisse. La Fête des Vignerons de Vevey, inscrite au patrimoine immatériel de l’UNESCO, illustre à merveille l’attachement profond du pays à sa tradition viticole. Aujourd’hui, à l’heure des circuits courts, de la durabilité et du retour au terroir, les vins suisses, longtemps réservés à une consommation locale, suscitent un intérêt croissant bien au-delà de leurs frontières.
Chez Cave Royale, on a un petit faible (avoué) pour nos terroirs helvétiques. Et à force de dénicher, goûter, regoûter (c’est dur, on sait), on a constitué une sélection de vins suisses qui ne se contentent pas de briller localement.
Envie de (re)découvrir les vins Suisse ?
Notre sélection vous attend juste ici :